Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
note des éditeurs
xiii

la veuve de Claude Barbin, Paris. 1704-1717. Exemple curieux de la déformation que peut subir un texte en traversant le cerveau d’un lettré au siècle de Louis XIV, l’adaptation de Galland, faite pour la Cour, a été systématiquement émasculée de toute hardiesse et filtrée de tout le sel premier. Même comme adaptation, elle est incomplète, car elle comprend à peine le quart des contes : les contes qui forment les trois autres quarts, et non les moins intéressants, sont inconnus en France. De plus, les contes mêmes qui ont subi l’adaptation de Galland ont été écourtés, déformés, expurgés de tous les vers, poèmes et citations de poètes ; les sultans et les vizirs et les femmes de l’Arabie ou de l’Inde s’y expriment comme à Versailles et à Marly. En un mot, cette adaptation surannée n’a rien à voir, d’aucune manière, avec le texte des contes arabes.

Cazotte et Chavis ont continué Galland, dans les tomes xxxviii, xxxix, xl et xli du Cabinet des Fées, Genève, 1784-1793, sous le titre « les Veillées du Sultan Schahriar ». Trébutien (de Caen) a publié à Paris, en 1824, trois volumes in-8o de « Contes inédits des Mille et une nuits », traduction de traductions.

Les réimpressions de la version de Galland sont nombreuses. La meilleure est celle du « Panthéon Littéraire », avec notes de Loiseleur-Deslong-