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ensemble.
LARFAILLOU.
J’ai des millions (bis),

Mais des vrais millions d’argent blanche !
J’ai des millions,
Je veux m’habiller le dimanche
Comm’deux lions.
Ô saint Crépin, je te renie.
Et pour patron
Je prends le bon
Saint Émilion.

BELAZOR.
De nos millions

Tu n’as que la première manche :
Mais nous verrons :
Nous allons faire la revanche
En vrais lions.
Rassurez-vous, je vous en prie ;
Pas un million
Ne sortira de la maison.

LARFAILLOU.
Bigre ! la belle malle ! encore ce coup-ci ;

Mais je veux, si je gagne, avoir la malle aussi ?

BELAZOR.
Ce coffret dans ma famille

Est depuis dix-neuf cents ans :
C’est lui qui berça ma fille
Dedans ses généreux flancs.
Pensez, monsieur, quelle moue
Feront mes nobles aïeux,
En constatant que je joue
Un coffret si précieux !

LARFAILLOU.
Je suis touché de son récit,

Et de pleurs mon œil s’obscurcit.

ensemble.
Ce coffret dans sa famille, etc.
LARFAILLOU.
Nous ne sommes pas là pour rire… le temps presse !

Voyons, décidez-vous !

BELAZOR.
Eh bien, tout va, la pièce !
LARFAILLOU.
Le coup est très-intéressant !
BELAZOR.
Allons !
LARFAILLOU.
Allons ! Gagné !