Page:Le diable dans un bénitier et la métamorphose du gazetier Cuirassé en mouche, 1791.djvu/110

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mon prétendu beau-père. Je marchais la tête languissamment penchée, j'avais déjà passé cet endroit où la justice prépare la besogne à Charlot et où la Morne fournit de continuels aliments la curiosité du peuple. Je me sens tout-à-coup frapper sur l'épaule. Je me redresse. C'était un sergent du régiment de Normandie. « Mon Gentilhomme, me dit-il, voudriez-vous servir le Roi.  - Père cruel, m'écriai-je ! Tu ne me reverras jamais. - Oui, Monsieur, je suis des vôtres. Nous entrons dans un cabaret, nous buvons les vins du marché. Je rejoins et ma famille ignorant mon destin, croit que peut-être j'ai fini mes mes jours par le ministère de mon prétendu beau-père[1] « C'est ainsi que je manquai une alliance qui m'aurait couvert de gloire et peut être conduit à succéder à Charlot. Mais si j'ai perdu l'occasion, mon cœur est resté pénétré de cette haine vigoureuse qui m'a fait

  1. C'est ce même respect pour l'honneur des familles qui a fait dire à Vestris, tout Vestris qu'il est, un mot qui vaut bien la peine d'être cité. Monsieur son fils ayant fait des dettes, il assembla l'illustre famille et présenta la quittances des créanciers avec une gravité digne du caractère de danse, qui a adopté. Mon fils, dit-il les Vestris ont toujours eu de l'honneur, pour cette fois je vous pardonne ; mais si vous recommencez, je vous ôtes mon nom et vous fais mettre à Bicêtre. Je ne veux point qu'il y ait de Guimenée dans ma famille. Les maisons élevée comme celle des Charlots et des Vestris ont raison de soutenir leur honneur. (Note tirée des Mémoires pour servir à l'Histoire des Théâtres, par feu M. l'Abbé Hubert, Docteur en Sorbonne.)