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baron raconta à Anselme comment Cécile avait été soustraite dans son enfance et élevée dans le comté de Foix ; comment elle se trouvait l’épouse d’un chevalier, né prince, dépouillé de ses domaines, puis réintégré et de nouveau dépossédé ; comment, ayant été rendue à son père, elle était tombée dans les pièges d’un templier, dont Dieu venait de la délivrer. Interrogé sur lui-même, il se contenta de dire que se trouvant prisonnier chez les Arabes, il avait recouvré la liberté à Cordoue, en y exerçant l’art de guérir, et s’était depuis enrichi par le commerce.

Anselme ne voulut pas que ses hôtes quittassent le monastère, avant qu’il eût célébré solennellement le service divin, pour rendre grâces à Dieu d’une réunion aussi inespérée. Tous y assistèrent et prièrent selon leur foi et leur zèle religieux. Anselme ignorait l’excommunication de Trencavel ; les autres et Trencavel lui-même feignirent de l’ignorer.

Le monastère d’Aran était peu éloigné