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LE DERNIER

l’acte de donation que vous fîtes à l’évêque et aux chanoines, lorsque, étant monté avec eux sur la tour de Mirabel, vous leur montriez de loin les domaines d’Agde, de Marseillan, de Florensac, que vous mettiez entre leurs mains. Trente-sept ans, si je ne me trompe, se sont écoulés depuis lors. Pendant ce long intervalle vous avez eu sans doute à vous louer de la conduite de vos donataires ; car leur reconnaissance a eu le temps d’être mise à l’épreuve. »

« Mon Dieu ! » répondit Atton en hochant la tête, « ce n’est pas de cela qu’il s’agit en ce moment. Il est trop vrai que, la donation une fois faite, je me suis vu assailli de mille besoins imprévus. Dans les premiers temps les secours ne m’ont pas manqué, grâces à l’obligeance de la bonne dame Agnès de Montpellier, qui maniait l’argent de son mari le comte Guillaume. Celui-ci très-habile négociant m’a prêté à deux reprises, moyennant un honnête intérêt, des sommes assez considérables,