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DES TRENCAVELS.

l’offense que j’ai pu commettre en faisant mourir Baudouin ? »

« Qu’elle offense ? » dit le comte de Foix. « Votre frère avait trahi vous et l’état, vous étiez son juge et vous deviez le punir. C’eût été vous rendre criminel que de l’absoudre. En condamnant votre sang, vous avez obéi à Dieu et aux lois. C’est moi qui l’ai attaché au gibet et je ne m’en repens point. Aux combats comme aux tribunaux, je serai toujours prêt à venger sur des traîtres la cause des princes et des peuples. »

L’abbé de St.-Sernin dit à Raymond : « Vous avez appris de la bouche du pape Innocent que la miséricorde de Dieu était plus infinie encore que sa justice. Le repentir que vous éprouvez n’est pas sans doute moindre que vos fautes, et, si vous êtes condamné par les hommes, n’oubliez jamais que Dieu peut vous absoudre. »

Il n’avait pas achevé ces paroles, que le vieux Raymond perdit connaissance et chancela sur son siège. On le porta sur