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LE DERNIER

dans leurs murs, et, voulant mettre un terme aux troubles toujours croissans qu’avait produit jusqu’alors la lutte des factions, ils prièrent le marquis de s’établir leur seigneur et maître, lui remirent tous les pouvoirs du gouvernement, et s’obligèrent par un contrat solennel à lui obéir comme sujets.

À Bologne, un spectacle nouveau nous attendait. Nulle part les signes de l’opulence n’avaient été aussi multipliés, mais avec eux se manifestaient les symptômes d’une liberté portée à l’excès, et les désordres de l’arrogance démocratique. « Cette ville, » nous dit Foulques, « est peuplée d’étudians ; elle en compte jusqu’à 10,000 qui viennent tous les ans recueillir les trésors de l’instruction, et y laissent en échange le tribut de leur argent. Ces sommes accumulées donnent une grande activité au commerce. D’autre part, le rassemblement d’une jeunesse aussi nombreuse exalte les passions naturelles à cet âge, et porte les esprits à l’indépendance.