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LE DERNIER

Ce discours fit une impression profonde sur les esprits des assistans, et l’office ne fut pas plutôt terminé, que chacun courut à l’envi baiser les pieds et les mains du traitant Capelin. On dépeça ses habits pour en emporter des lambeaux. On l’appela du nom de saint, et il fut déposé avec toute la pompe imaginable dans un caveau recouvert de marbre.

La surprise de Foulques et d’Aimar étaient égales ; mais l’évêque semblait craindre d’éclaircir ce mystère : Aimar, au contraire, ne négligea rien pour en être instruit, et, avant de quitter Montpellier, un affidé de la maison de Muchagnac lui fit l’aveu que cet abominable pécheur avait pris la résolution de jouer la comédie à sa dernière heure, pour répondre à une espèce de défi que lui avait fait un de ses camarades, et pour rendre plus manifeste son mépris pour les choses saintes, en couronnant par cet acte éclatant d’hypocrisie une vie toute tissue d’iniquités.