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LE DERNIER

que le peuple de Carcassonne se croit en droit de poursuivre et lapider. C’est une coutume établie dans cette ville que chaque année l’évêque monte en chaire pour exhorter les catholiques à nous maltraiter, puis il les bénit en leur donnant la permission de nous attaquer et d’abattre nos maisons à coups de pierres(11) pendant la durée de deux semaines. Nous étions entrés à Carcassonne ignorant cette cruelle coutume ; ce sont les cris de ces forcenés et les souffrances de nos frères qui nous en ont instruits. Tout notre crime est d’être fidèles à la religion de nos ancêtres. »

La présence des marchands ralentit la poursuite des habitans de Carcassonne ; les deux juifs se jetèrent dans un bois voisin et disparurent, Les voyageurs entrèrent dans la ville avec la troupe ameutée ; ils passèrent devant une maison assaillie par la populace, et dont les fenêtres étaient déjà brisées du choc des cailloux lancés par les assiégeans. En ce