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DES TRENCAVELS.

avis se ressentiraient trop de la faiblesse de mon sexe. Ce qui convient à ma condition n’est point applicable à la vôtre. J’ai dû renoncer aux grandeurs, et je suis parvenue à ne pas les regretter : maintenant ce fardeau vous est imposé ; vous devez le supporter avec fermeté et dévouement. C’est la sagesse de Raimbaud, et non la mienne, qui doit régler vos démarches. Votre père vous a donné l’exemple du courage ; apprenez à y joindre la prudence de celui qui a pris soin de vos jeunes années. Ne cherchez point à me tirer de cette retraite où j’ai trouvé le repos au milieu de tant de désordres : je ne saurais plus vivre ailleurs. Amenez-moi votre Cécile ; que j’embrasse la fille que m’a donnée votre amour. Si la providence vous accorde un règne paisible, vous viendrez souvent dans cette demeure vous convaincre que les princes ne sont jamais plus heureux, que lorsqu’ils peuvent oublier les jouissances de l’orgueil, pour se délivrer des importunités de l’étiquette. »