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LE DERNIER

sitôt à la cave, et y trouvèrent les tonneaux récemment remplis d’un vin exquis. « Depuis ce temps, » ajouta le prieur, « cette maison non seulement n’a jamais manqué de pain et de vin, mais elle a toujours abondé en toutes sortes de biens(4). »

Le vicomte fut aussi conduit à la bibliothèque ; deux religieux y étaient occupés, l’un à transcrire, et l’autre à effacer avec un grattoir d’anciennes écritures tracées sur des rouleaux de parchemin : Le prieur dit au scribe : « Expliquez au seigneur vicomte l’objet de votre travail. » — « J’écris, » dit le religieux avec un air demi modeste et demi pédant, « le nécrologe de notre monastère, et je remplace par de saints récits les pages profanes d’un livre payen. » « Quel est ce livre ? » dit le vicomte, « C’est, » répondit le scribe, « une histoire romaine d’un certain Trogus Pompéius. » — « Quoi ! » dit le prieur en se pinçant les lèvres, « Pompée s’est aussi mêlé d’écrire des histoires. Je croyais qu’il n’avait jamais su que son métier d’empereur. J’en demande