Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
LE DERNIER

avec une ceinture de cuir, ôta sa chaussure, prit un bourdon à sa main et se dirigea vers les montagnes de Tabe. Il franchit d’un pied loger les prairies qui tapissent le fond du vallon, traversa les forêts de Casanave et atteignit bientôt les rochers entremêlés de verdure où les pâtres conduisent leurs troupeaux. Lorsqu’il fut parvenu au col qui sépare les eaux de Casanave du bassin supérieur de l’Ariège, il s’arrêta pour contempler le grand spectacle déployé sous ses yeux.

Au nord, les vallons du Lectouire, du Douctouire et du Lers, semblaient naître à ses pieds et prolonger leurs sinuosités dans un espace brumeux jusqu’aux murs de Mirepoix.

Il reconnut, en suivant le cours du Lers, le rocher de Monségur et les murailles de son château démantelées ou noircies par les flammes. Au-delà se faisaient remarquer les montagnes blanchâtres, célèbres par leurs cavernes qu’habitaient autrefois des géans, et où la nymphe de Fontestorbe,