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DES TRENCAVELS.

Aliénor est aimée de Raimbaud. Je me sens digne de mon père, je puis donc l’être de Cécile. »

Après quelques momens de silence, il s’interrogea de nouveau. « Serait-il vrai, » dit-il, « que je n’aie plus que trois jours à vivre ? Que restera-t-il de moi à quelques lieues d’ici, si ce n’est un être inanimé, une ombre semblable à un homme ?

« Mais trois jours ne peuvent-ils me suffire pour ce qui peut être dit en un moment ? Il faut que Cécile sache qu’elle est maîtresse de ma destinée. Loin d’elle, auprès d’elle, je saurai vivre partout, dès qu’elle l’aura ordonné. »

Adon se sentit plus calme dès qu’il eut pris la résolution de révéler son amour à Cécile ; il imaginait mille manières diverses d’aborder ce sujet, et les rejetait les unes après les autres.

La nuit était venue, mais le sommeil ne pouvait abaisser les paupières du jeune homme. Il se roulait dans son lit, tournant à droite et à gauche, et se relevant