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LE DERNIER

révélé qu’à la suite d’un commerce charnel avec le démon, un enfant monstrueux lui était né, ayant la tête d’un loup et une queue de serpent. Il y était dit aussi que pendant deux années, elle avait nourri ce monstre avec les chairs des enfans qu’elle enlevait de nuit(10).

On préparait déjà le bûcher qui devait consumer cette misérable, lorsque des émissaires de Foulques s’étant introduits dans sa prison, lui suggérèrent comme un moyen de sauver sa vie d’attribuer aux hérétiques et aux plus notables parmi les parfaits, les enchantemens qui l’avaient livrée au démon.

Cette ruse produisit l’effet qu’avaient prévu ses auteurs ; la nouvelle déposition de la sorcière étant rendue publique, jeta le trouble dans tous les esprits. Les passions les plus violentes et les plus contraires agitèrent les Toulousains, et tous voulaient sans aucun délai la mort de cette femme, les uns à cause de son crime avéré : les autres à cause de son horrible calomnie.