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LE DERNIER

saillir. Ô mon père ! jamais je n’ai senti plus vivement le besoin de me réfugier dans vos bras ; ne refusez pas votre fils, parlez-lui sincèrement. Cécile et moi aurions-nous à redouter quelque nouveau danger, à raison de ce changement d’état ? Le comte de Foix sait-il notre amour ? Qu’en dit-il ? a-t-il quelques projets dont je doive m’inquiéter ? »

« Le monde, » répondit Raimbaud, « vous est encore inconnu, et vous ignorez surtout quelle est la vie des princes. Vous apprendrez avec surprise que plus les hommes sont élevés en dignité et moins ils sont libres. C’est au prix de la liberté que leur grandeur s’acquiert et se maintient. Le choix d’une épouse est peut-être de tous les actes de la vie celui où ils sont le plus assujettis. C’est moins un choix qu’un marché.

« Dans notre société se trouvent quatre classes d’hommes libres : les bourgeois, les chevaliers, les barons et les princes. La gêne domestique de ces hommes s’augmente