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LE DERNIER

contrer sans éprouver quelque embarras. Adon était chargé du fardeau d’un aveu pénible. Raimbaud venait d’être informé de tout par un message d’Aliénor.

« Mon fils, » dit-il à Adon, « puisque je puis encore vous appeler de ce nom, vous avez dédaigné mes conseils, vous avez échappé au joug de l’autorité paternelle. Puissiez-vous éviter la peine de cette omission ! Je n’ai rien à vous dire avant de m’être concerté avec le comte Roger. C’est à lui qu’il appartient de décider de vous et de moi. »

Raimbaud alla trouver le comte et lui fit le récit qu’il tenait d’Aliénor. Roger fronça d’abord le sourcil, puis il se mit à sourire.

« Les folies de l’amour, » dit-il, « conviennent à la jeunesse des guerriers ; elles ne doivent pas régler la destinée des princes. J’augure bien du courage de Trencavel par les transports de son cœur et l’ardeur de ses passions. S’il parvient avec mon aide à reconquérir ses états, il saura aussi trou-