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LE DERNIER

« Il dit, » répondit Adon, « que le père du genre humain ne prit la pomme que parce que la saveur du péché est d’une douceur infinie. »

« Nous ignorons toutes choses, » reprit Cécile, « et peut-être sommes-nous menacés des plus grands malheurs ; mais Dieu ne nous abandonnera pas, si nous avons recours à lui. Quoique la vierge ait reçu nos sermens, l’Église ne nous a pas encore unis. Des idées confuses, des souvenirs imparfaits, me portent à croire que tout ce que nous avons éprouvé n’est permis qu’aux époux consacrés devant l’autel. Je n’ai qu’un désir maintenant, c’est d’aller me prosterner aux pieds de mon pasteur, de lui révéler tous les mystères de cette nuit, de demander ses conseils, et, s’il le faut, son pardon. »

Adon répondit : « Je partage tous tes vœux et même tes pressentimens. Une lumière nouvelle est entrée dans mon esprit par l’effet de tes paroles. Je commence aussi à craindre, mais notre inno-