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DES TRENCAVELS.

les réunit sur une poignée de paille sèche, et fait jaillir de l’acier des étincelles qui se fixent sur l’agaric. Ce feu lent et obscur, excité par son souffle, se communique à la paille qui pétille et s’embrase.

La caverne est bientôt pénétrée d’une chaleur vive et bienfaisante. Lorsqu’Adon et Cécile eurent fait sécher à-demi leurs cheveux et leurs vêtemens, Adon tira de sa panetière quelques alimens qui y étaient restés et que l’eau avait imbibés. Ils les partagèrent entre eux, après avoir bu quelques gouttes d’un vin béarnais, qui se trouvait dans l’outre du pèlerin. Adon dit alors à Cécile : « Que nous importe l’orage ? Qu’avons-nous à craindre de toutes les fureurs de l’enfer ? Nous sommes ensemble ; la vierge du ciel a reçu nos sermens et elle nous a retirés des eaux du torrent ? » — « Sans doute, » répondit Cécile, « nous sommes faits pour vivre réunis et pour suffire l’un à l’autre, puisque la Providence nous a sitôt séparés du reste des hommes. » — « Pourquoi, » reprit Adon,