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LE DERNIER

mains occupées. Leurs pieds glissaient sur les rochers lavés ou dans la boue liquide.

Autour d’eux, d’antiques arbres déracinés par les torrens, ou frappés de la foudre, tombaient en se brisant, et leurs rameaux desséchés volaient en éclats.

À l’issue de la forêt, un rocher couvert de mousse et de lierre formait une caverne peu profonde, ouverte vers le midi. Adon y reconnut une de ces retraites que la nature semble avoir préparées pour les pâtres, lorsqu’ils habitent les montagnes. De la paille, des feuilles de sapins, des fragmens de bois sec, lui firent juger que cette habitation avait été occupée et délaissée depuis peu de temps. Il eût voulu y retenir Cécile jusqu’à la fin de l’orage ; mais trois lieues restaient à faire avant d’atteindre seulement les murs de Tarascon, et la nuit approchait.

Les amans résolurent d’affronter les hasards du voyage.

L’embarras fut extrême, quand il fallut, passer le torrent qui descend dans l’Ariège,