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DES TRENCAVELS.

plus vive lumière, comme au travers d’un voile déchiré, et sont plongés aussitôt dans de profondes ténèbres.

Le tonnerre vient enfin éclater sur les sommets de Tabe, avec un bruit effroyable. Des torrens de grêle et de pluie roulent des flancs de la montagne et entraînent dans les ravins tout ce qui s’oppose à leur passage.

Adon et Cécile avaient à peine quitté le rocher de l’Adieu ; ils ne voyaient plus auprès d’eux que quelques pèlerins tardifs, qui se jetèrent avec effroi dans la forêt. Les deux amans suivirent la même route, et cherchèrent pendant quelque-temps à se défendre de l’orage sous les rameaux des plus vieux sapins ; mais la crainte d’être surpris par la nuit les remit en marche. — Adon coupa de jeunes branches de ces arbres, et, les tressant ensemble, il en fit une espèce de bouclier dont il couvrit la tête et, les épaules de Cécile. Ils marchaient lentement sous cet abri léger et mal tissu, qui tenait leurs