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LE DERNIER

dans la caverne, on en vit sortir Inès pleine de vie et de santé, qui s’élança dans les bras de son père, en remerciant Dieu et sa sainte mère de l’avoir délivrée à jamais des atteintes du démon. Le comte de Cerdagne ne pouvait en croire ses yeux, ses oreilles, ses mains ; enfin, il emmena sa fille, et laissa à Garin d’abondantes aumônes, qui servirent, avec celles que recueillit d’ailleurs cet anachorète, à fonder l’hospice que vous voyez. — Inès vécut dans la crainte de Dieu, elle ferma les yeux de son père, et fut mariée avec le comte d’Urgel. La même puissance qui lui avait rendu la vie, lui avait aussi rendu sa virginité, Depuis ce temps on n’a pu mettre en doute que Dieu n’ait attribué à cette retraite le don de purifier par la pénitence les crimes les plus atroces(6). »

Ce récit fit naître dans l’esprit d’Adon une foule d’idées nouvelles, et le porta à réfléchir sur des objets qui, jusques-là, n’avaient point fixé son attention. Il eût voulu aussi adresser plusieurs questions