Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
LE DERNIER.

qu’on abandonnât tous les lieux qui n’étaient pas susceptibles de défense, offrant un refuge à ses vassaux et à leurs hommes dans les murs de Béziers et de Carcassonne.

Les populations isolées ne prirent conseil que de la frayeur, et la plupart abandonnèrent des murailles qui auraient pu retarder de quelques jours la marche de l’ennemi.

Le vicomte fit réparer à la hâte les fortifications de Béziers ; mais jugeant que la position de Carcassonne était bien plus avantageuse, il y dirigea ses principales forces et ses machines de guerre, puis vint lui-même s’y réfugier, après avoir pourvu, autant qu’il le pouvait, à la défense de sa deuxième ville.

Milon demeura en Provence pour y soigner les intérêts de l’église. Ses collègues, Arnaud, abbé de Citeaux, et le chanoine Thédise, se mirent à la tête des croisés. Arnaud avait à conquérir l’archevêché et même le duché de Narbonne. Il était réservé à Thédise de se faire évêque et vicomte d’Agde, en dépit des électeurs canoniques(2).