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LE DERNIER

Le vieux Raymond, ayant perdu tout espoir du côté de l’Église, se hâta de quitter Rome, et convint avec son fils et le comte de Foix d’aller les attendre à Gênes.

Le pape affecta beaucoup de tendresse envers le jeune prince déshérité, le combla de prévenances et de promesses, et lui permit d’aller se mettre en possession des domaines de Provence. « saint Père, » lui dit le fils de Raymond, « Je reçois de vos mains comme un bienfait cet héritage de mes ancêtres ; mais si je puis arracher à Montfort les domaines dont il me prive, je prie d’avance votre Sainteté de me le pardonner. »

« Dieu vous fasse la grâce, » répondit le pape, « de bien commencer et de mieux, finir ; il n’en sera que ce qu’il aura voulu. »

Le vieux Raymond était déjà réuni au comte de Foix dans la ville de Gênes, quand il vit arriver son fils béni du pape, et déjà marquis de Provence.

« Princes, » leur dit le comte de Foix, « vous avez au bord du Rhône un point