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DES TRENCAVELS.

vrée aux passions du prosélytisme, s’était plus occupée à faire de ce lieu une école évangélique et un séjour d’édification, que de le prémunir contre une invasion armée.

Mais la nature y avait pourvu. Ce château était assis comme un nid d’aigle au sommet d’un rocher de forme conique. Ce dôme informe et colossal repose sur une haute terrasse au pied de laquelle roulent à une grande profondeur les eaux du Lers, qui descendent couvertes d’écume des lacs glacés de la montagne de Tabe.

Les maisons du village étaient éparses sur cette terrasse au pied du rocher couronné par le château.

Esclarmonde, informée de la marche des croisés, dit à son frère : « Avant que les troupes dont vous pouvez disposer pour la défense de Monségur soient rassemblées, les impies l’auront investi ; je vais donc partir sans délai pour aller m’y enfermer avec les fidèles que j’ai eu le bonheur de