Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
DES TRENCAVELS.

n’a pas lu dans l’évangile ces paroles éclatantes : — Tu es pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Église ? » — Cette réponse fit une impression profonde sur l’esprit des juges, que l’observation sur la jambe de J.-C. avait déjà ébranlés. L’un d’eux, Arnaud de Campran, s’écria : « Si N. S. J.-C. a dit ces paroles, tout bon chrétien doit croire et se taire. » Arnaud s’avoua converti, et Ponce Adhemar de Rodélie dit à l’abbé Vital(10) : « En vérité, je n’aurais pu croire que vos orateurs eussent pour eux des argumens aussi forts(11). » — Les ministres dissidens perdirent contenance en voyant ce qui se passait, et tous voulaient à-la-fois répondre au missionnaire. La voix de Ponce-Jourdain prit le dessus et fit entendre ces paroles : « Les oracles du Dieu tout-puissant ne sont pas des jeux de mots, et les violations de la parole divine ne se justifient pas par des énigmes. Qu’y a-t-il de commun entre les vertus évangéliques du premier des apôtres et les actes inhumains du pape Innocent ?