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LE DERNIER

de prendre l’évangile pour règle de leur croyance, puisqu’il était l’objet de la vénération commune. Il leur représenta qu’ayant tous à partir d’un même texte, et étant doués d’une même intelligence, la bonne foi et le bon sens devaient suffire pour les ramener à une même doctrine. Il les exhorta à ne point s’anathématiser et se maudire réciproquement, en violant la foi expresse de celui qui est venu enseigner aux hommes à s’aimer entre eux.

« En partant de ce principe, » dit frère Étienne, « il sera facile d’élaguer d’un seul coup toutes les questions qui tendent au manichéisme ; car peut-on justifier par l’évangile la doctrine de deux Christs, l’un bon, l’autre mauvais, ou celle de deux fils de Dieu, dont l’un est Jésus-Christ, et l’autre le démon ?(5) »

Les arbitres donnèrent des signes d’approbation, et les dissidens se regardèrent entre eux. « Aucun de nous, » dit Bernard de Simorre, « ne songe à défendre les doc-