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DES TRENCAVELS.

aux habitans de ce manoir. Esclarmonde s’était habillée à tâtons, impatiente de s’instruire ; et, n’entendant plus que le bruit d’une conversation paisible, elle se montra en ce moment plutôt enveloppée que vêtue de ses habits. Ayant entendu l’abbé expliquer les motifs de sa visite nocturne et le mystère des amours illicites du jeune Burgondion, elle se sentit atteinte d’un violent dépit, et s’écria : « Ô mon Dieu ! ai-je mérité cette disgrâce d’avoir cherché un abri dans l’asile de la fornication ? Que peut-il y avoir de commun entre ceux que vous avez purifiés de votre parole sainte, et ces hypocrites qui cachent sous leurs robes tous les appétits du vice et les penchans de l’impureté ? » — Puis, s’adressant à l’abbé : « Il vous sied bien, dit-elle, de poursuivre dans l’un des vôtres ce qui est le crime de tous. Pensez-vous par une scène de scandale déguiser les désordres dont on sait que vous faites vos plus chères délices ? Puissiez-vous un jour, tous tant que vous êtes, expier vos