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DES TRENCAVELS.

au frère d’Agnès. Ils se séparèrent, et Burgondion revint auprès d’Anaïs, que tourmentait un pressentiment douloureux dont elle ne pouvait délivrer sa pensée. Vers le milieu de la nuit, son sommeil inquiet fut interrompu par les cris du chien de garde, et bientôt elle entendit le bruit de plusieurs voix autour du manoir. Elle réveilla Burgondion qui se hâta de s’habiller. On frappa à la porte, et il s’empressa d’ouvrir dans la persuasion où il était qu’il avait affaire aux gens de la suite d’Esclarmonde, ou aux envoyés du comte de Foix.

Quelle fut sa surprise, lorsqu’il reconnut les traits et la voix de l’abbé Vital son supérieur, qui, ayant approché de son visage la lanterne qu’il tenait à la main, ordonna aussitôt aux hommes qu’il avait amenés de s’emparer de lui, de lier ses mains et de l’entraîner !

Anaïs dont le cœur battait d’inquiétude, et qui avait repris ses vêtemens, était encore à la porte ouverte de sa chambre,