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rêter tout esprit qui raisonne. La premiere demande de tout Catéchisme sut & sera toujours la plus difficile à résoudre[1].

§ 17.

Peut-on se dire sincèrement convaincu de l’existence d’un Etre dont on ignore la nature, qui demeure inaccessible à tous les sens , & dont on assure à chaque instant que les qualités sont incompréhensibles pour nous ? Pour que l’on me persuade qu’un Etre existe ou peut exister, il saut commencer par me dire ce que c’est que cet Etre ; pour m’engager à croire l’existence ou la possibilité d’un tel Etre, il saut m’en dire des choses qui ne soient pas contradictoires & qui ne se détruisent pas les unes les autres. Enfin pour me convaincre pleinement de l’existence de cet Etre , il faut m’en dire des choses que je puisse comprendre , & me prouver qu’il est impossible que l’Etre, auquel on attribue ces qualités , n’existe pas.

§ 18.

Une chose est impossible quand elle renferme deux idées qui se détruisent réciproquement, & que l’on ne peut ni concevoir ni réunir par la pensée. L’évidence ne peut se fonder pour les hommes que sur le té-

  1. En l’année 1701 les Peres de l’Oratoire de Vendôme soutinrent dans une These cette proposition, que, suivant S. Thomas, l’existence de Dieu n'est pas, & ne peut pas être du ressort de la Foi. Dei existensia nec ad fidem auiner, nes attinere potest juxta Sanctum Thomam. Voyez Basnage Hist. des ouvrages des scavants Tome XVII page 277.