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tes sujets pour la plupart manquent du néces saire. Ceux qu’il semblent savoriser sont p ut l’ordinaire les moins satissaits de leur fort ; on les voit presque tous perpétuellement ré voltés contre un maître dont ils ne cessent d’admirer la grandeur , de vanter la sagesse , , d’adorer la bonté , de craindre la justice, de révérer les ordres qu’ils ne suivent jamais.

Cet Empire, c’est je monde : le Monarque c’est Dieu : ses Ministres sont les Prêtres : ses sujets sont les hommes.

§ 2.

II est une science qui n’a pout objet que des choies incompréhensibles. Au rebours de toutes les autres ; elle ne s’occupe que de ce qui ne peut pas tomber sous les sens. Hobbes l’appelle le Royaume des ténebres. C’est Un pays où tout suit des loix opposées à cel les que les hommes sont à portée de connoître dans le monde qu’ils habitent : dans cette région merveilleuse la lumiere n’est que té nebres , l ’évidence devient douteuse ou sausse ; l’impossible devient croyable ; la raison est un guide infidèle, & le Bon-sens se change en délire. Cette science se nomme Théologie , Sc cette Théologie est une insulte continuelle à la raison humaine.

§ 3.

A force d’entasser des si , des mais, des qú’en sait-on, des peut-être, on est parvenu à sormer un système insorme & décousu, qui «st en possession de troubler l’esprit des hom-