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Départ de Dar-es-Salam, village de la côte orientale d’Afrique (voy. p. 4).

LES LACS DE L’AFRIQUE ÉQUATORIALE, PAR M, VICTOR GIRAUD, ENSEIGNE DE VAISSEAU,

Tous les dessins de ce voyage ont été exécutés par M. Riou, d’après les croquis et les photographies communiqués par M. V. Giraud :

1883-1885. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS

lier

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On prétend qu’il faut beaucoup d’énergie et de volonté dans les voyages d’explorations lointaines, que l’hostilité des indigènes et les difficultés naturelles concourent souvent à entraver. Si, pour ma part, j’ai fait preuve de quelque énergie dans Île courant de mon

voyage, j’ai dù dépenser une somme de volonté plus’

grande encore pour en préparer l’exécution.

Une fois lancé, le voyage n’est qu’un entraînement perpétuel ; les ennuis du jour font oublier ceux de la veille et nous empêchent de penser à ceux du lendemain ; si le chemin du retour nous est généralement fermé par la malveillance des habitants, l’inconnu nous laisse du moins l’espoir de jours meilleurs, Puis y a-t-il vraiment un grand mérite à aller ainsi de l’avant quand on ne peut pas revenir en arrière ?

Mais les préparatifs du départ amènent avec eux des

LI. — vint LIV,


soucis autrement nombreux. Débarqué à Paris, seul, en tête-ä-tête avec mes projets, j’eus un : moment d’étourdissement. Je savais certes où j’allais, ce que je voulais, mais les détails pratiques de l’entreprise se pressaient en désordre dans ma tête,

Dans le peu de temps dont je disposais, il fallait classer un à un les conseils et les renseignements de toutes sortes dispersés dans les ouvrages que j’avais lus, former mon opinion sur les avis discutés, et enfin prendre l’initiative et la responsabilité de tout.

Ma famille vint encore par ses inquiétudes ajouter è ce trouble profond. Je n’étonnerai personne en disant que, prévenus trop tard, elle poussa de hauts cris. « À vingt-trois ans, me disait-on, j’étais trop jeune, pas assez préparé, je ne savais pas où j’allais. … On se consolait seulement à la pensée que je me dé-

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