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voyage dans l’Arabie Heureuse, et qui venait de publier en Angleterre un livre qui a eu un succès légitime : A mission amongst the Falasha. Il est le seul voyageur qui, jusqu’ici, ait fait de la photographie sur le sol abyssin ; aussi les illustrations qui accompagnent son livre sont-elles d’une vérité remarquable.

Il avait apporté à Théodore, entre autres menus présents, un stéréoscope et diverses vues dont une attira plus particulièrement l’attention de l’empereur. C’était un panorama de Jérusalem. Un détail de cette vue arrêta l’auguste curieux ; il demanda ce que c’était.

« C’est la mosquée d’Omar, répondit Stern.

— Une mosquée à Jérusalem ! C’est juste, reprit-il plus bas, Jérusalem est aux Turcs… »


Diam Mieda. — Dessin de Eugène Cicéri d’après un croquis de M. G. Lejean.


Et dans un accès de colère soudaine, il jeta violemment à terre l’appareil qui se brisa, et répéta deux ou trois fois :

« Le Saint-Sépulcre aux infidèles ! Jérusalem aux mains des musulmans maudits ! Et l’Europe ose se dire chrétienne !… »

On voit que si la théorie de l’inviolabilité de l’empire ottoman était encore à créer, ce n’est pas à Théodore II qu’il faudrait s’adresser pour cela.

G. Lejean.


(La suite à une autre livraison.)