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Intérieur d’une maison, à Gorée. — Dessin de E. de Bérard d’après nature.


VOYAGES ET EXPÉDITIONS AU SÉNÉGAL ET DANS LES CONTRÉES VOISINES[1].


EXCURSION MILITAIRE ET GÉOGRAPHIQUE À L’EST DE GORÉE.
DANS LES PAYS DE SINE ET DE SALOUM.
1859.


Les Maures contenus dans leurs solitudes, Al-Hadji rejeté hors de la vallée du fleuve, le Oualo et le Dimar annexés aux possessions françaises, il ne restait au colonel Faidherbe, pour achever de fonder l’unité de la colonisation sénégalaise, qu’à régler des questions pendantes depuis tantôt deux siècles dans les contrées comprises entre le cap Vert et la Gambie, contrées qu’un décret impérial venait de rattacher à son gouvernement.

Jadis, en 1679, M. Ducasse, lieutenant général des armées navales, avait imposé aux rois du Cayor, du Baol et de Sine, des traités qui cédaient à la France une bande de terrain de six lieues de profondeur, depuis la presqu’île du cap Vert jnsqu’à la rivière de Saloum.

Nos droits sur cette côte pouvaient donc être parfaitement constatés ; cependant nous étions loin de les faire valoir. De nos jours, des traitants de Gorée étaient, il est vrai, établis sur les différents points de ce littoral et des rivières de Saloum et de Sine ; mais ils avaient à peine la liberté de construire des huttes en paille sur la plupart de ces points, et ils y étaient soumis à toutes sortes d’exactions et de violences de la part des indigènes.

  1. Suite. — Voy. page 17.