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Triade (le ciel, la terre et l’homme), et celle du Nuage blanc. Le Kwang-toung, le Kwang-si, le Fo-kien en sont infestés ; Hong-Kong, Manille, Singapore, Macao, en sont couverts.

On se plaint beaucoup en France de l’encombrement qui a lieu dans toutes les carrières libérales ; cet encombrement, cependant, n’est rien en comparaison de celui qui existe dans l’Empire du Milieu. En 1821, on comptait plus de trente-deux mille docteurs ou licenciés sans emplois, terrible appoint pour les sociétés secrètes !

On ne trouve plus dans le nord de la Chine de tankas ni de tankadères. C’est un produit de la rivière de Canton. Aucun fils de tankadère ne peut devenir mandarin ; et si, fraudant cette défense, quelqu’un d’eux passe les examens et parvient à gagner un globule, dès que la vérité se fait jour, il est aussitôt dégradé.

Entrée de la pagode de Whampoa dans la rivière de Canton (voy. p. 135). — Dessin de Grandsire d’après M. de Trévise.

L’armée chinoise se compose, dit-on, de six cent mille hommes, répandus sur toute la surface de l’empire : ce qui ne serait guère pour une aussi immense étendue. L’armée mandchous comprend deux cent mille hommes, dont cent mille tiennent garnison dans la capitale et dans les villes du Nord.

L’armée sino-tartare n’est point une armée régulière. Les soldats ne sont point casernés, ils vivent chacun chez eux dans leurs ménages, et ne se réunissent que dans certaines occasions. Comme ils sont fort peu payés, ils joignent en général au métier de soldat quelque autre profession, et le plus ordinairement celle de laboureur.

Mis de Moges.