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FERME DU NOUVEAU-BRUNSWICK. — CLICHÉ DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR DU CANADA.


UNE MISSION EN ACADIE[1]

ET DU LAC SAINT-JEAN AU NIAGARA.
PAR GASTON DU BOSCQ de BEAUMONT.


ACADIENNE DE TIGNISH (PAGE 551).
CLICHÉ DE L’AUTEUR.


Cette sortie de la messe du Cap-Pelé est la première occasion que j’aie eue de voir un grand nombre d’Acadiens réunis et je pus constater que, si le type français s’est remarquablement bien conservé chez eux, ils ne diffèrent en rien, par le costume, des habitants de langue anglaise. Cet aspect « Old England » est, d’ailleurs, uniforme dans toute l’Amérique du Nord, il revêt toutes les classes de la société qui ne se distinguent entre elles que par le plus ou moins de fraîcheur des vêtements ; les Indiens eux-mêmes n’échappent pas à cette désolante contagion de la confection, et l’on ne trouve encore quelques traces de couleur locale que dans les cantons très écartés ou chez les tribus nomades.

Parti de Shediac le 6 juin, en compagnie de M. Poirier que ses fonctions de Sénateur rappelaient à Ottawa, je le quittai à Moncton et continuai ma route vers Amherst, en compagnie de M. l’abbé Doucet qui, exact au rendez-vous, se trouva dans le train à l’heure indiquée.

Comme il faisait encore grand jour en arrivant à Amherst, nous nous hâtâmes, après avoir déposé nos valises à l’hôtel, de prendre une voiture pour nous conduire aux ruines du fort Beauséjour qui se trouve à quelques kilomètres seulement de la ville. Après avoir laissé à notre droite l’emplacement de l’ancien fort anglais, dont il ne reste, pour ainsi dire, plus de vestiges, et franchi la boueuse, mais historique rivière Mesagouèche qui servait de limites entre les possessions françaises et anglaises,

  1. Suite. Voyez p. 529.