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2 LE TOUR DU MONDE.

chemin de fer. De 1à je me dirigeai, partie en tonga (ou voiture à deux roues) et partie à cheval, à Naini-Tal, station de montagnes dans le bas Ilimalaya, à 1 95% mètres d’altitude, résidence d’été du gouvernement des provinces du Nord-Ouest et de l’’Aoudh. De ce point j’éerivis au Ueutenant-gouverneur, l’informant de mon intention d’aller au Thibet, et je fs visite au commissaire délégué, devant lequel je développai tous mes plans. Ni l’un ni l’autre de ces messieurs ne fit la moindre objection au voyage que je projetais dans le pays sacré des lamas.

De Naïni-Tal, je me rendis à Almora par la route bien connue de Khaïrna. Almora (1 G80 mètres) est La dernière station du côté de la frontière où l’on trouve encore une communauté européenne, où plutôt angloindienne. J’en fs douce mon quartier général pour quelques jours. Je complais y engager un certain nombre de montagnards, si possible des Gourkhas. Je ne pus en venir à bout, et je me décidai à partir sans cette escorte, J’engageai seulement un nommé Ghanden Sing, qui se présenta à moi sans eertificats, et qui me plut par celte circonstance même. C’était à ee que j’appris, un ex-policier ; il devait êlre le seul homme courageux parmi mes compagnons, etil me resta fidèle envers et contre lous.

A Almora, j’eus la chanec de rencontrer en M. 7. Larkin un des hommes qui connaissent 1e mieux la partie du Koumaon où nous nous trouvions, Il avait même voyagé l’année précédente Jusqu’à la frontière 1hibétaine, etilme donna une foule de renseignements utiles.

Je partis le 10 mai pour la frontière, m’étant fait préeéder la veille de deux Ghokas qui portaient mon bagage. Je passe rapidement sur la première partie de mon voyage. J’ailai par Pithoragarh, où se lrouvent un. hôpital de lépreux et une station missionnaire, à Askole, où je donnai un jour de repos à mes hommes ; jen profitai pour faire une visite intéressante à La tribu sauvage des Raots, qui habite dans les environs. En revenant dé mon excursion, on me fit remarquer un grand gaillard, à peu près nu et couvert de cendres. C’élait un fakir, revenu du lac sacré de Mansarouar.

D’Askote je traversai le Gori sur un pont suspendu, puis je longeai la vallée du Kalt, rivière tortueuse qui forme la frontière entre le Népâl et le Koumaon, Au aamsulla | de Koutia, j’eus une entrevue avec le rajiwar d’Askote, un vieillard aux trails fins, aux manières courtoises, qui me témoigna beaucoup de bienveillance.

Le lendemain, j’arrivais au daramsalla de Khela.

Il’y a deux routes principales de Khela à IToundes : l’une par Ja vallée du Dholi on Darma, l’autre Ie long du Kali él par le col de Lippou. La première est la moins fréquentée ; elle est cependant importante, parce qu’une partie du trafie du Thibet sud-occidental avee l’Inde se fait par l’intermédiaire des Chokas de Darma. Les objets principaux de ce trafie sont Le borax, le sel, la laine. les peaux, Ies vêlements, les ustensiles, en échange desquels

les Thibétains

prennent l’argent,

le froment, le r1,

lc «alor, (farine

d’avoine), le sucre

candi, léporvre,des

perles, et les arti-

cles manufacturés

en Inde. Pour une

route de montagne,

et si l’on considère

les altitudes aux-

quelles elle s’élève,

la route de Darma

est relativement

bonne etsûre, bien

que élroite et sur-

plombant, en re-

LÉPRETX À BITHOMAGANIN.

D’APRÈS UNE PHOTOGRAVINIE. montant Île eours

du Dholi.desravins

et des précipices profonds. Le Dholi sort d’une série de gla-

ciers assez petils, au nord-est d’une chaïne qui forme une

branche de la haute chaîne himalayenne, et il reçoit dans les gorges torlueuses par lesquelles il descend le tribut de plusieurs cours d’eau alimentés par les neices.

La région qui s’étend au Nord comprend de grands massifs neigeux, dont Pun, le Nanda-Devi (7 711 mè-


1, Abri ot pnerre ponr les Voyageurs.