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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

Verrat, nous avons bien mérité d’elle. Tu as fait ton devoir : rien de plus, comme tous ceux qui sont ici. Pas un n’est avare de son sang ; des centaines de combattants obscurs te valent bien : tous tes soldats, tous les miens, tous ceux qui dorment en ce moment sous la terre allemande. Sois donc humble, et…

Il est interrompu par les protestations des officiers.
CHAPELAS.

L’envie l’étouffe !

BUQUET.

Représentant, ne laisse pas flétrir ceux qui honorent la patrie !

QUESNEL.

Silence à tous les deux ! — L’accusation ayant été portée publiquement devant nous, je dois la faire connaître à l’accusé. Je le laisse libre de répondre ou de se taire. Qu’il écoute seulement les charges principales ! — On affirme, Verrat, que tu as fait hier une perquisition secrète chez Melchior Haupt afin de retrouver les preuves de l’innocence de d’Oyron, que l’espion t’avait signalées. Est-ce vrai ? Qu’en as-tu fait ? As-tu quelque chose à répondre ?

Verrat, qui a écouté Quesnel en reniflant et soufflant, comme s’il avait peine à se contenir, tend violemment la tête vers Teulier, le regarde avec des yeux furieux, lui lâche une grosse injure, et tourne le dos à Quesnel.
CHAPELAS.

Quel intérêt aurait eu Verrat à perdre d’Oyron ?

TEULIER.

Sa haine contre lui.

LES OFFICIERS, tumultueusement.

Nous le haïssons tous.

VERRAT.

Je constate que ce n’est donc pas moi qui suis mis en cause : c’est l’honneur de tous les officiers qui sont ici.