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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

violence. Moi-même, à votre place, j’aurais sans doute agi de même. Ayez un peu de patience. — Mais avant toute chose, voyant l’aube qui jaunit, je te demande, représentant, d’envoyer des ordres immédiats pour suspendre l’exécution, jusqu’à ce que les débats engagés devant vous soient tranchés par votre arrêt.

BUQUET.

Qu’est-ce que toutes ces simagrées ? Dis-nous en deux mots ton affaire, et finissons-en. Nous avons autre chose à faire.

CHAPELAS.

L’arrêt a été rendu. Il n’y a pas lieu de surseoir.

UN OFFICIER.

C’est casser le premier jugement.

AUTRE OFFICIER, haussant les épaules avec ennui.

Impossible pourtant de rejeter cette demande.

QUESNEL écrit un mot qu’il donne à un sous-officier.

Ordre de suspendre.

Le sous-officier sort.
TEULIER, debout, toujours très calme.

D’Oyron est innocent.

Protestations bruyantes.
TEULIER.

Prenez garde ! En vous refusant à m’entendre, vous seriez criminels.

LES OFFICIERS, hors d’eux.

Des preuves ! Allons, donne-nous tes preuves, et laisse-nous nous battre ! Tu n’entends donc pas le canon ?

TEULIER.

La justice, d’abord.

BUQUET.

Te crois-tu plus infaillible que nous ?