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LES LOUPS

LE PAYSAN.

Le commandant Verrat.

TEULIER.

Le commandant Verrat t’a promis quelque chose ? Il a causé avec toi ? Quand t’a-t-il vu ? Que t’a-t-il dit ?

LE PAYSAN, éperdu.

Il ne vous a rien dit ? Vous ne m’avez pas fait grâce ? — Ah ! le brigand ! il m’a trompé !… Pitié, citoyens ! Sauvez-moi ! Je dirai tout.

QUESNEL.

Parle.

LE PAYSAN.

Est-ce que vous me sauverez au moins, vous autres, si je dis la vérité ?

QUESNEL.

Non. La Convention n’arrache point la vérité par un mensonge. Tu mourras.

LE PAYSAN, haineux.

Eh ! que m’importe alors que vous vous tuiez les uns les autres !

TEULIER.

Donc d’Oyron n’est pas coupable ?

LE PAYSAN.

Il est coupable, et toi aussi, et vous tous, vous êtes coupables.

QUESNEL.

Nous n’en tirerons rien.

Le paysan s’achemine vers la porte, ramassé sur lui-même, les jambes flageolantes. — Brusquement, il se retourne, et revient furieusement.
LE PAYSAN.

Non, il faut d’abord qu’il me le paie !