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LES LOUPS

VERRAT, à Quesnel.

C’est ce que disait Teulier. Rappelle-toi ce matin. Il se plaignait d’avoir été trahi.

QUESNEL.

Oui, tu as raison. Verrat. Il l’a dit en effet. Je n’y avais pas pris garde : je l’attribuais à son emportement.

CHAPELAS.

Et il y a des semaines que cela dure !…

On entend les vociférations de la foule au dehors.
QUESNEL.

Quoi donc ?

UN OFFICIER.

Le bruit s’est déjà répandu dans la ville.

L’HÔTELIER, éperdu, se précipitant vers Quesnel.

Citoyen représentant, ils cassent tout, ils veulent entrer, ils veulent la tête du traître.

QUESNEL.

Gardez les portes. Appelez les grenadiers. Chassez la foule. Que la justice s’accomplisse librement !

LA FOULE, au dehors, hurlant.

À la lanterne !

On voit passer des soldats, et on entend le bruit d’une lutte.
VERRAT.

Il n’arrivera pas à la prison ; il sera écharpé en chemin.

QUESNEL.

Enfermez-le dans la chambre à côté. Deux hommes avec lui, qui ne le perdent pas de vue, d’une minute… Liez-le. Il faut empêcher qu’il se tue.

On enlève d’Oyron qui écume et qui tremble de fureur et de terreur. — L’agitation frénétique tombe tout d’un coup. Tous semblent épuisés. Silence de mort. On entend l’homme se débattre et crier, à côté.