Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
263
DANTON

FOUQUIER, pâle, ému, — aux deux Conventionnels.

Que faire ? D’un moment à l’autre, la foule va se ruer.

BILLAUD.

Les brigands !… Hanriot, fais évacuer la salle.

VADIER.

Ce serait le signal de la lutte, et qui sait si nous serions les plus forts ?

FOUQUIER, qui vient de regarder par la fenêtre.

La foule est ameutée sur le quai. Elle peut forcer les portes.

DANTON.

Peuple, nous pouvons tout, nous avons triomphé des rois, des armées de l’Europe. Au combat ! Écrasons les tyrans !

VADIER, à Fouquier.

La première chose de toutes : fais-les rentrer en prison ; mets à l’ombre ce gueulard.

DANTON, montrant le poing à Vadier.

Voyez ces lâches assassins ! ils nous suivront jusqu’à la mort… Vadier ! Vadier ! chien ! viens ici ! Puisque c’est une lutte de cannibales, qu’ils viennent au moins me disputer ma vie à coups de poing !

VADIER, à Fouquier.

Accusateur, exécute le décret[P 1].

FOUQUIER-TINVILLE [P 2].

L’effroyable indécence avec laquelle les accusés se défendent, les insultes, les menaces qu’ils ont l’impudence de prononcer contre le tribunal, doivent le déterminer à


LE PEUPLE.
  1. À la lanterne, Vadier !
  2. Le tumulte s’apaise, quand le président frappe sur la table.