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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

FOUQUIER.

Une curiosité malsaine t’a fait considérer l’Assemblée de la Nation comme une sorte de théâtre, où tu cherchais pour en jouer les ressorts secrets de l’âme. Tu faisais usage de tout : l’ambition des uns, la paresse des autres, l’inquiétude, l’envie, tout t’était bon. Cette impudente habileté a fait de toi le chef d’un véritable système de contre-révolution, soit que ton effronterie et ton humeur brouillonne se plût à bouleverser l’ordre établi, par je ne sais quel mépris malsain de la raison humaine, soit plutôt que ton aristocratisme avéré et ta cupidité aient reçu dès longtemps des arrhes de Pitt pour ruiner la République[P 1]. En 92, on te trouve déjà conspirant avec les ennemis. Danton t’envoie auprès de Dumouriez pour ces négociations criminelles, qui ont sauvé les Prussiens, près d’être anéantis[P 2]. — Mais ceci nous amène aux autres prévenus[P 3]. Je te laisse, puisqu’aussi bien ils ont tant de hâte que j’arrache leurs masques. Je te reprendrai tout à l’heure, et je montrerai le nœud qui rattache tous les fils de cette monstrueuse intrigue.

Les accusés s’agitent. Le peuple devient plus attentif. Danton dit quelques mots brefs d’encouragement aux siens.
FABRE, impertinent, à Fouquier.

Plan mal fait, intrigue confuse ; trop de personnages ; on ne sait d’où ils viennent, et l’on sait trop où l’on va : inutile de tant parler. Ta pièce est détestable, Fouquier. Tu ferais mieux de me faire couper la tête tout de suite : j’ai mal aux dents[P 4].

LE PRÉSIDENT, à Hérault de Séchelles,

Accusé, vos noms et qualités[P 5].


LE PEUPLE.
  1. Murmures.

    David. — Hein ! Vous voyez ? — Oui… Oui…

  2. Murmures.
  3. Ah ! ah ! — La foule s’agite, intéressée.
  4. Rires.
  5. Qui est-ce ? quel est cet aristo ? — C’est Hérault.