Je me suis vu brusquement à sa place, assistant au procès des Girondins, mes victimes, — oh ! Danton !
Fabre, persistez-vous dans vos dénégations ?[P 1].
Il est inutile que je recommence à m’expliquer, vous ne m’écoutez point, votre siège est fait. J’ai montré tout à l’heure que sur le projet régulier de décret que j’avais rédigé, des traîtres ont introduit des additions et suppressions, qui en changent le caractère. Cela est clair à qui veut regarder les pièces dans un esprit de justice. Ce n’est pas le cas ici ; je sais que je suis condamné d’avance. J’ai eu le malheur de déplaire à Robespierre, et vous avez à cœur de panser son amour-propre blessé. Ma vie est perdue. Soit ! elle est trop usée, et me fait trop souffrir, pour que je fasse pour elle un effort qui me fatigue.
Tu outrages la justice, et tu calomnies Robespierre. Ce n’est point Robespierre qui t’accuse de corruption : c’est Cambon. Ce n’est point Robespierre qui t’accuse de conspiration : c’est Billaud-Varenne. Ton esprit d’intrigue est connu. Il te sert à faire des complots scélérats et de méchantes pièces.
Halte-là ! Ne sutor ultra crepidam… Messieurs, du parterre, je vous prends à témoin : mes pièces ne vous ont-elles pas tout à fait divertis ?[P 2]… Fouquier peut faire tomber ma tête, mais non pas mon Philinte[P 3].
- LE PEUPLE.