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DANTON

SAINT-JUST.

Rien ne ressemble à la vertu comme un grand crime.

VADIER, sarcastique.

Tu feras son oraison funèbre plus tard, Maximilien. Pour le moment, mettons la bête en terre.

SAINT-JUST.

Vadier, je te rappelle au respect de la Mort.

VADIER.

Petit bonhomme vit encore.

SAINT-JUST.

Danton est rayé de la vie.

BILLAUD.

Qui rédigera l’acte d’accusation ?

VADIER.

Saint-Just. Le jeune homme s’en acquitte à merveille. Chacune de ses phrases vaut un coup de guillotine.

SAINT-JUST.

Il me plaît de me mesurer avec le monstre.

ROBESPIERRE, allant chercher des papiers qu’il donne à Saint-Just.

Voici des notes toutes prêtes.

VADIER, à part.

Il en a comme cela pour chacun de ses amis.

ROBESPIERRE.

Ne faisons pas à Danton l’honneur d’un procès pour lui seul : ce serait attirer trop sur lui les yeux de la nation.

BILLAUD.

Noyons-le dans une accusation collective.

VADIER.

Qui mettrons-nous avec, pour corser le menu ?