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DANTON

ROBESPIERRE.

Il n’y a de grand que la vertu. Où qu’elle se trouve : soldats, ouvriers, législateurs, la République l’honore. Mais que les criminels tremblent ! Rien ne les protège de ses coups, ni leurs titres, ni leurs épées.

WESTERMANN.

C’est moi que tu menaces ?

ROBESPIERRE.

Je n’ai nommé personne. Malheur à qui se désigne lui-même !

WESTERMANN

Tonnerre ! Il regarde, avec un geste menaçant, Robespierre impassible ; il tremble de tous ses membres, et va pour sortir, d’un pas égaré. Se retournant. Prends garde à toi, Sylla ! Ma tête est plus solide que celle de Custine. Il y a encore des hommes qui ne craignent point ta tyrannie. Je vais trouver Danton.

Il se heurte au mur, avant de trouver la porte, et sort avec fracas.



Scène III

ROBESPIERRE, ÉLÉONORE DUPLAY
ÉLÉONORE, sortant de l’appartement des Duplay.

Enfin ! il est parti ! Oh ! Maximilien, comme j’étais inquiète, pendant qu’il était là !

ROBESPIERRE, souriant affectueusement.

Chère Éléonore ! vous écoutiez ?

ÉLÉONORE.

La voix de cet homme m’effrayait ; je n’ai pu m’empêcher de venir ; j’étais à côté, dans le cabinet de toilette de maman.

ROBESPIERRE.

Et qu’auriez-vous pu faire, s’il avait eu de mauvais desseins ?