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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

CAMILLE.

Qu’il cesse de les mériter !

ROBESPIERRE.

Soumets-toi comme les autres aux ordres de la nation.

CAMILLE.

Je suis le représentant de la nation ; j’ai le droit de parler pour elle.

ROBESPIERRE.

Tu lui dois l’exemple de l’obéissance aux lois.

CAMILLE.

Nous savons trop comment les lois sont faites. Nous sommes tous avocats, procureurs, hommes de loi, Robespierre ; nous savons ce que recouvre la majesté de la loi. Je rirais en nous voyant ensemble, si je ne pensais aux larmes que fait verser la comédie que nous jouons. Nous coûtons trop cher aux hommes. La vertu elle-même ne vaudrait pas le prix dont nous la faisons payer : à plus forte raison, le crime.

ROBESPIERRE.

Qui n’était point de force à supporter sa tâche, ne devait point l’accepter. Qui l’accepte doit marcher et se taire, jusqu’à ce qu’il tombe écrasé sous le poids.

CAMILLE.

Je consens à me sacrifier, mais non à sacrifier les autres.

ROBESPIERRE.

Adieu, pense à Hérault.

CAMILLE.

Pourquoi me parles-tu de Hérault ?

ROBESPIERRE.

Hérault est arrêté.

DANTON, CAMILLE.

Arrêté ? Il sort d’ici.