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DANTON

autres ; elle te brûlera avant les autres. Malheureux, tu ne vois donc pas que du jour où Danton ne serait plus là, tu serais le premier frappé ? C’est moi qui te protège encore de l’incendie.

ROBESPIERRE, s’écartant de Danton, froidement.

Qu’il me brûle !

CAMILLE, bas à Danton.

Tu en as trop dit, Danton ; tu as blessé son amour-propre.

DANTON.

Au nom de la patrie, Robespierre, de cette patrie que nous adorons avec la même ardeur, et à qui nous avons tout donné, faisons l’amnistie entière pour tous, amis et ennemis, pourvu qu’ils aiment la France ! Que cet amour lave tous soupçons et toutes fautes ! Sans lui, point de vertu. Avec lui, point de crime.

ROBESPIERRE.

Point de patrie sans vertu !

DANTON, pressant, menaçant.

Une fois encore, je te demande la paix. Songe qu’il m’en coûte de te faire des avances. Mais je dévore toute humiliation, si elle sert la République. Donne-moi la main ; mets Fabre en liberté ; renvoie Westermann à l’armée ; protège contre les furieux Hérault et Philippeaux !

ROBESPIERRE.

Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner.

DANTON, sur le point d’éclater, se contient.

C’est la guerre que tu veux, Robespierre ? Penses-y bien.

ROBESPIERRE, impassible, tourne le dos à Danton, et s’adresse à Desmoulins.

Camille, une dernière fois : tu cesseras les attaques contre le Comité.