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ACTE PREMIER


CHEZ CAMILLE DESMOULINS

Salon bourgeois d’un goût fantaisiste, où tous les styles se mêlent. Aux murs, des estampes licencieuses du XVIIIe siècle. Sur la cheminée, un buste de philosophe antique. Sur la table, une petite Bastille. Un berceau d’enfant dans un coin de la chambre. Une fenêtre est ouverte. Ciel gris et triste. Il pleut. Camille et Lucile, son petit enfant dans les bras, regardent au dehors. Philippeaux se promène de long en large, et jette en passant un coup d’œil par la fenêtre. Hérault de Séchelles, assis dans un fauteuil, près de la cheminée, observe ses amis. Bruit de foule joyeuse au dehors.



Scène première

Lucile, Camille, Hérault, Philippeaux.
LUCILE, se penchant à la fenêtre.

Les voilà, les voilà ! Ils passent au bout de la rue !

CAMILLE, criant.

Bon voyage, père Duchesne ! n’oublie pas tes fourneaux !

HÉRAULT, doucement.

Camille, ne te montre pas, mon ami.

CAMILLE.

Viens voir nos vieux amis, Hérault ! Le général des clubs, Bonsin ; et Vincent, qui voulait s’offrir ta tête, Philippeaux ; et Hébert, le matamore, qui soupait tous les soirs de la mienne ; et le Prussien Cloots, le bel Anacharsis  !… Le dernier voyage du jeune Anacharsis !… Voilà le genre