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LE 14 JUILLET

LES INVALIDES, regardant.

Hoche et Hulin courent devant le peuple et abaissent les fusils… Ils comprennent. Ils s’arrêtent… Ils viennent près du fossé.

BÉQUART, penché de tout son corps sur le mur, tend la capitulation au bout de sa pique, par-dessus le fossé.

Bougre ! dépêchez-vous ! je n’ai pas le temps d’attendre.

LES INVALIDES, regardant.

Hulin apporte une planche. Il la jette sur le fossé… En voici un qui passe. Il trébuche. Il tombe… Non. Il s’est rattrapé.

BÉQUART, haletant.

Allons donc ! allons donc !

LES INVALIDES.

Il touche la pique. Il a pris le papier…

BÉQUART, se redressant.

C’est fait… — Regardant le peuple. Salauds ! — Il lève les bras et crie : Vive la nation !

Il tombe en arrière.
LES INVALIDES.

Ah ! les bougres ! ils l’ont tué !

Deux d’entre eux vont chercher le corps et le rapportent au milieu de la scène ; ils le déposent aux pieds de Vintimille.
VINTILILLE, regardant Béquart mort, avec un mélange d’ironie et de sympathie.

« Il reste le savoir-vivre ? » — Le savoir-ne-plus-vivre…

LES INVALIDES, prêtant l’oreille.

Écoutez !

On entend crier du dehors, et les Invalides répètent :

La capitulation est acceptée !

VINTILILLE, indifférent.

Prévenez M. le Gouverneur.