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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

DE FLUE, furieux.

Sacredié ! J’ai fait ce que vous m’avez dit ! Vous me donnez l’ordre de les écraser. Je m’en acquitte en conscience. Maintenant, il paraît que vous avez changé, et que le vent souffle à la paix. Qui diable voulez-vous qui s’y reconnaisse ?

DE LAUNEY.

Nous sommes perdus maintenant !

DE FLUE.

Perdus ?

Il hausse les épaules, et fait signe aux Suisses d’avancer les canons jusqu’à l’entrée de l’autre cour.
BÉQUART ET LES INVALIDES.

Qu’est-ce que vous faites ?

LES SUISSES.

En trois volées de canon, la cour sera vidée.

BÉQUART ET LES INVALIDES.

Vous n’allez pas tirer ?

LES SUISSES.

Et pourquoi pas ?

BÉQUART.

Dans cette foule ? Ce serait un massacre abominable !

LES SUISSES.

Qu’est-ce que ça nous fait ?

BÉQUART.

Ça fait que ce sont nos parents, des Français comme nous. Ça fait que vous allez replacer ce canon où vous l’avez pris, et qu’on ne tirera pas.

LES SUISSES.

Allons, place, débris ! Veux-tu nous laisser passer ? — Ils bousculent Béquart.